Alphonse Fiquet
Alphonse Fiquet (Amiens, - Amiens, [1]) était un industriel qui fut maire d'Amiens, député, puis sénateur de la Somme.
Alphonse Fiquet | |
Fonctions | |
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député puis sénateur et maire d'Amiens | |
Biographie | |
Nom de naissance | Alphonse Fiquet |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Amiens |
Date de décès | (à 75 ans) |
Lieu de décès | Amiens |
Nationalité | France |
Parti politique | courant : radical-socialiste |
Enfants | Fiquet |
Profession | industriel du textile |
Biographie
Alphonse Fiquet prit les armes en 1870 contre l'envahisseur allemand et défendit la ville d'Amiens comme simple soldat.
Industriel du textile, Il contribua à la prospérité économique de la ville d'Amiens par la création d'un des premiers tissages mécaniques du coton et en enrayant le déclin de certaines autres industries.
Républicain convaincu, il s'engagea en politique dans le courant radical-socialiste aux côtés de René Goblet et de Frédéric Petit.
Il fut maire d'Amiens à de nombreuses reprises : par intérim en 1875, en 1881, puis de 1882 à 1884, de 1896 à 1897, de 1903 à 1908 et de 1912 à 1916 (jusqu'à son décès).
En 1897, devenu un opposant à ses anciens alliés, il démissionne de la mairie d'Amiens lorsque Jules Verne le met en minorité en soutenant contre lui un financement de 40 000 F pour l'École de Médecine alors qu'il souhaitait attribuer cette somme à l'armée[2].
Une longue carrière parlementaire
Alphonse Fiquet fut parlementaire pendant de 23 ans. Élu député une première fois aux élections générales de 1893 au premier tour, il fut réélu en 1898, 1902 et 1906. Il fit partie du groupe radical-socialiste et soutint les cabinets Charles Dupuy, Pierre Waldeck-Rousseau et Emile Combes et vota la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905.
Le , il fut élu sénateur de la Somme et fut membre du groupe de la gauche démocratique au Sénat[3], et le resta jusqu'à son décès.
Un maire otage
Le au matin, l'armée allemande arriva à Amiens et occupa la ville. Elle exigea des réquisitions en nature (nourriture, fourrage, chevaux, essence, cigares, couverts, lampes électriques, armes…). Elle prit en otage douze conseillers municipaux et le procureur de la République. Ils répondaient sur leur vie que les Amiénois ne commettraient pas d'acte hostile envers les troupes d'occupation et que les réquisitions seraient bien livrées.
Les Allemands interdirent à Alphonse Fiquet de rester avec les otages, l'obligèrent à rester à Amiens et le désignèrent responsable de la livraison des réquisitions qui devait être faite à 20 heures, le jour même. Il fut impossible de rassembler dans un délai aussi court la totalité des denrées exigées. Le 1er septembre, les Allemands menacèrent Alphonse Fiquet de le fusiller et le séquestrèrent à l'hôtel de ville. Après négociation, la ville fut soumise au versement de la somme de 160 000 francs en compensation des denrées manquantes. La somme fut remise aux Allemands à 18 heures.
Les otages emmenés à Gannes (Oise) furent libérés après quelques péripéties et rentrèrent à Amiens le [4].
L'Armée allemande quitta Amiens le après la Bataille de la Marne.
Alphonse Fiquet mourut à Amiens en 1916, où il fut inhumé au cimetière Saint-Acheul ancien.
Liste des otages
- Gonzalve Regnault, Procureur général;
- Herménégilde Duchaussoy, Premier adjoint au maire, professeur de physique au Lycée d'État de garçons d'Amiens;
- Georges Antoine, ancien maire, conseiller municipal, architecte;
- Georges BĂ©thouart, conseiller municipal, industriel;
- Gustave Crampon, conseiller municipal, rentier;
- Charles Fauvel, conseiller municipal, avocat Ă la cour;
- Emile Jazets, conseiller municipal, rentier;
- Léon Lamare, conseiller général, conseiller municipal, retraité du chemin de fer;
- Henri Lasselin, conseiller municipal, peintre en bâtiment;
- Aristide Lequai-Pourchelle, conseiller municipal, trésorier de la Chambre de commerce, négociant en vin;
- Alexandre Pascot, conseiller municipal, propriétaire;
- Auguste Thierce, conseiller municipal, directeur d'assurances;
- Jules-Louis Thierry, conseiller d'arrondissement, conseiller municipal, charcutier.
Après la Grande Guerre, La rue Porte Paris à Amiens prit le nom de rue des Otages.
Hommage posthume
- La place de la Gare d'Amiens (avec la Tour Perret) se nomme désormais, place Alphonse Fiquet[5].
- En 1922, un monument fut érigé, à la mémoire d'Alphonse Fiquet, dans la cour d'honneur de ce qui est aujourd'hui le collège Auguste Janvier, rue Jules Barni à Amiens. Il est l’œuvre d'Albert Roze.
Pour approfondir
Bibliographie
- Albert Chatelle, Amiens pendant la guerre (1914-1918), Amiens, Le Progrès de la Somme, 1929
- « Alphonse Fiquet », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Renaud Quillet, La Gauche dans la Somme, 1848-1924, Amiens, 2009, Encrage Édition (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 73 - 7)
Liens internes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Albert Roze
Notes et références
- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Amiens, n° 1061, vue 266/671.
- Daniel Compère, M. Jules Verne conseiller municipal in Cahiers de L'Herne no 25 : Jules Verne, 1974, p. 133.
- Sénat (France), « références sénatoriales » (consulté le )
- Albert Chatelle, Amiens pendant la guerre (1914-1918), Amiens, Le Progès de la Somme, 1929
- Amiens Métropole, « modification de la place Alphonse Fiquet » (consulté le )