Alphonse Dubois de Saligny
Alphonse Dubois de Saligny, de son nom complet Jean Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny, né à Caen le et mort à Saint-Martin-du-Vieux-Bellême (Orne) le [1], est un diplomate français.
Maire de Saint-Martin-du-Vieux-BellĂŞme | |
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Ambassadeur de France au Mexique | |
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Ambassadeur de France auprès de la République du Texas (d) | |
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Décès |
(Ă 79 ans) Saint-Martin-du-Vieux-BellĂŞme |
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Il fut envoyé en République du Texas, reconnue par la France, afin d'en empêcher l'annexion par les États-Unis.
Biographie
Fils d'un collecteur d'impôts de Bonaparte, il fit carrière au ministère des Affaires étrangères. Dès 1838, diplomate français à Washington, il finalise une mission pour un accord de libre-échange franco-texan, basé sur le coton, matière première alors très demandée, au moment où les Américains voient d'un bon œil la création de la République du Texas[2]. En , la France, en conflit avec le Mexique au sujet du non-recouvrement de dettes obligataires[3], est le premier pays à reconnaître la nouvelle République du Texas. James Pinckney Henderson, ambassadeur à Paris et Londres, futur gouverneur texan, y négocie un emprunt de 5 millions de dollars[2]. Londres lui fait un signer un traité sur l'interdiction de l'esclavage, partiellement respecté[4]. Le , le roi de France Louis-Philippe Ier le nomma ambassadeur de la France auprès de la toute jeune République du Texas, qui fut annexée par les États-Unis en 1846. Il est nommé « chargé d’affaires » à Austin.
Dubois acquiert 22 acres de terres en pour y construire une légation ou un « avant-poste diplomatique »[5]. Il ne vécut qu’un mois dans sa nouvelle maison. Après une querelle avec un aubergiste de la région, appelée la « guerre des cochons », Dubois quitta Austin en . Il organise ensuite le soutien à la Compagnie franco-texienne, projet de deux Français, Jean Pierre Hippolyte Basterrèche et Pierre François de Lassaulx, prévoyant l'installation de 8 000 Français au Texas. Le projet de loi prévoit aussi la construction et l’entretien de vingt forts militaires pendant vingt ans. Soutenu par Sam Houston, il est approuvé par la Chambre mais doit encore être accepté par le Sénat[6].
Le projet de Dubois de Saligny et de ses associés a très mauvaise presse. Il déchaîne les passions, les critiques, et risque d'être rejeté. Finalement il est remplacé par une loi, à l'origine de la brouille de Dubois de Saligny, envers l'un de ses bénéficiaires, le Français Henri Castro[7]. Le projet débouchera sur la création de Castroville. Castro, son promoteur, arrive à Washington en , pour y rencontrer les officiels américains que connait Dubois de Saligny. Une délégation française s'installe à Austin, dans ce qui est l'une des plus anciennes bâtisses de la ville, tandis que la République du Texas a son ambassade à Paris, dans l'hôtel de Vendôme, adjacent à la place Vendôme dans le 2e arrondissement[8].
Jean Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny a fait venir de France l'abbé Odin, qui récupéra toutes les églises texanes abandonnées par les mexicains. De à , le vicomte de Cramayel lui succéda, mais il revint en 1844[9].
Jean Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny joua un rôle plus tard dans les tentatives de Napoléon III de conquérir le Mexique, où il était ambassadeur[10].
Grand Officier de la légion d'honneur, il était maire de la commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême où il meurt en 1888.
Références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Jean Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny » (voir la liste des auteurs).
- Archives de l'Orne, acte de décès no 20, vue 91 / 125
- Maurice Ezran ; Histoire du Texas, page 118
- Maurice Ezran ; Histoire du Texas, page 271
- "DIPLOMATIC RELATIONS OF THE REPUBLIC OF TEXAS", sur le site de la TSHA
- http://www.frenchlegationmuseum.org/history_4_1018726269.pdf
- Chronologie du mouvement Fourrier
- Émigration alsacienne aux États-Unis, 1815-1870 par Nicole Fouché, page 183
- Histoire du Texas par Maurice Ezran, page 273
- Napoléon III et le Mexique : les illusions d'un grand dessein par Jean-François Lecaillon, page 50