Alexandre Grammont
Alexandre Grammont, né le à Chavanoz en Isère et mort le , est un industriel français.
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Décès |
(Ă 71 ans) |
SĂ©pulture |
Cimetière de Pont-de-Chéruy (d) |
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Enfants |
Georges Grammont (d) Édouard Grammont |
Biographie
Alexandre Grammont, né le à Chavanoz en Isère, est le fils d'Étienne-Claude Grammont (1825-1902) originaire de Saint-Étienne et de son épouse Françoise Laplaine[1].
Le , à Lyon, Alexandre Grammont épouse Élisabeth Marie Rivoire, née le [2]. Il auront sept enfants : Antoinette, François, Pierre, Anne-Marie, Alice Françoise, Georges, et Édouard.
Activité industrielle
Étienne-Claude Grammont, père d'Alexandre, ancien employé de la société Duchavany, a créé sa propre entreprise de tréfilerie à Pont-de-Chéruy en 1849[3]. La tréfilerie baptisée « La Grammonière »[4], produit des fils d'acier pour la fabrication d'aiguilles, armatures de crinoline et baleines de parapluie. L'atelier, installé dans un moulin sur les bords de la Bourbre, accroit ses compétences en ajoutant le laminage et la tréfilerie de trait d'or et d'argent à ses procédés de fabrication[5] : cela le conduit à transplanter ses activités dans l'ancienne fabrique de papier Quenin-Croizat, emplacement actuel des usines Tréfimétaux[6].
En 1881, l'entreprise emploie 143 personnes, la surface bâtie couvre 2 115 m2 et la surface occupée s'étend sur 7 535 m2. Face au développement de l'industrie automobile, les entreprises Grammont exploitent le caoutchouc et se lancent dans la fabrication de pneumatiques et bandages.
En 1890 à son retour des états-unis, Alexandre s'associe à son père puis reprend la direction de l'entreprise[4].
L'entreprise Grammont compte en 1910, près de 600 ouvriers dont 80 d'origine étrangère, se logent chez l'habitant.
Durant la Première Guerre mondiale, alors que les hommes sont envoyés au front, les usines Grammont fonctionnent à plein régime grâce à la main d’œuvre provenant principalement de Grèce, Italie et Arménie. Ces usines s'étendent sur 10 ha et sont approvisionnées par la ligne de chemin de fer de l'Est de Lyon. Le besoin de l’armée française en douilles accroit leur production, au point de justifier la construction d'un bâtiment de 149 mètres de longueur, destiné à ce produit. Les usines fabriquent aussi des fils de cuivre pour les cordons téléphoniques et fils de dynamo. En 1917, les établissements Grammont couvrent 10 300 m2 et emploient 1 800 personnes.
Alexandre Grammont crée aussi à Saint-Tropez, en 1892, une usine destinée à la fabrication et la pose de câble sous-marin[4]. Dans les années 1920 est créée la Société des Téléphones Grammont[7] qui deviendra en 1932 la Société d'applications téléphoniques (SAT).
Les entreprises Grammont tentent de se diversifier notamment dans la conception de téléviseurs et postes de radiodiffusion avec la société Grammont Radio-Télévision, mais l'empire Grammont disparait progressivement en 1929 de par la location des bâtiments aux Tréfileries et laminoirs du Havre qui en deviennent propriétaires en 1943.
Celle-ci fusionne avec d'autres sociétés pour devenir Tréfimétaux en 1962, puis elle est rachetée par le groupe Pechiney et à nouveau par Europa Metalli, filiale du groupe KME. Le [8], l'usine Tréfimétaux de Pont-de-Chéruy ferme ses portes. En 2012, l'usine de Charvieu-Chavagneux appartient au groupe Prysmian.
Ĺ’uvres sociales
L'ambition d'Alexandre Grammont le pousse à devenir maire de Charvieu de 1896 à 1925[6] ; il en profite pour développer l'urbanisme local. S'inspirant de la loi Siegfried du qui crée l'appellation d'Habitation à bon marché (HBM), Alexandre Grammont crée des sociétés immobilières chargées de l’acquisition de terrains, la construction, la vente et la location de logements pour les employés de son industrie sur les communes de Pont-de-Chéruy et Charvieu. Ces sociétés mirent aussi en place des établissements à usage coopératif, tels qu'un hôpital (construit en 1915), une maternité, une crèche pour 60 enfants (construite en 1918), des écoles, des cantines…
Elles améliorèrent aussi grandement les conditions d'hygiène dans la ville. L'ensemble de ces constructions, dénommé « Maisons Neuves », est édifié à partir de 1907. Un autre ensemble, construit entre 1914 et 1918 par des prisonniers de guerre autrichiens est nommé « Le Cantonnement » ; un dernier ensemble, « Le Réveil », construit en 1920, est destiné à la main d’œuvre grecque. Des villas avec jardin destinées aux cadres sont construites entre 1920 et 1927. Le gigantesque projet d'urbanisation d'Alexandre Grammont est abandonné en 1925 à la suite de son échec aux élections municipales ; toutefois les projets en cours aboutiront jusqu'en 1929.
Notes et références
- « Acte de naissance à Chavanoz, n° 2 de l'an 1854, vue 126/262 », sur archivesenligne.archives-isere.fr (consulté le ).
- « Acte de mariage à Lyon, n° 241 de l'an 1885 », sur www.fondsenligne.archives-lyon.fr (consulté le ).
- Religion et urbanisme : A propos de la communauté grecque de Pont-de-Chéruy
- « Association pour le souvenir de la SAT », sur www.satsouvenir.fr (consulté le )
- Pierre Fluck, Usine Tréfimétaux, Pont-de-Chéruy., (lire en ligne)
- « charvieu-chavagneux à travers l'histoire : Les maires depuis 1827 à nos jours » (consulté le )
- Grammont
- « Pont de Chéruy : Les usines Grammont », sur badind.free.fr (consulté le )