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Aires protégées de Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire a mis en place une politique de protection des zones sauvages qui modulent la protection allouée à ces aires. Ainsi, en 2008, le pays compte huit parcs nationaux reconnus de catégorie II par la Commission mondiale des aires protégées[1] et près de 300 réserves naturelles de plusieurs types dont quinze (15) réserves botaniques[2] ainsi que bon nombre de forêts classées. Six zones protégées sont inscrites à la Convention de Ramsar, trois le sont au patrimoine mondial de l'UNESCO et deux sont des réserves de biosphère. Depuis plusieurs décennies, les aires protégées en terre ivoirienne subissent une dégradation continue[3]. Cette dégradation se confirme à travers plusieurs facteurs notamment l'urbanisation.

Implantation des zones protégées en 2008

Typologie des aires protégées en Côte d'Ivoire

Une aire protégée désigne une part de terre, de milieu aquatique ou de milieu marin géographiquement délimitée, vouée exceptionnellement à la protection et au maintien de la diversité biologique, aux ressources naturelles et culturelles associées[4]. Pour des fins de protections, cet espace géographique doit être légalement désigné, réglementé et administré par des moyens juridiques efficaces et autres.

Une aire protégée vise d'abord à atteindre des objectifs de protection et de conservation des espèces et de leur variabilité génétique[4]. L'aire protégée vise également à maintenir les processus naturels et les écosystèmes qui entretiennent la vie et ses diverses expressions.

L'Office Ivoirien des Parcs et Réserves concentre sous sa gestion, quatorze (140 aires protégées représentatives des différents écosystèmes du pays[5].

Gestion gouvernementale

La création et l’aménagement des aires protégées participent de la volonté du gouvernement ivoirien de protéger l’environnement, notamment le couvert forestier en nette régression et certaines espèces animales rares ou en voie de disparition.

La protection est placée sous l'autorité de deux ministères différents, le ministère de l'environnement et du cadre de vie et le ministère de l'environnement et des forêts. La direction de la protection de la nature au sein du ministère de l'Environnement est responsable des zones protégées. La direction de la protection de la faune et de la pêche en eau continentale et la Société de développement des forêts (SODEFOR) gèrent elles les forêts classées. Les fonctionnaires de ces administrations sont en place dans les régions, près des zones protégées d'où ils gèrent ces zones.

Le ministère ivoirien de l'Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable assure la mise en œuvre de la politique de gestion de l’environnement et des aires protégées. Des plans de réintroduction d’animaux, notamment pour le rhinocéros noir et la girafe qui avaient disparu de certaines zones ont été menés à bien, par exemple dans la nouvelle réserve d'Aboukouamékro. Le gouvernement doit aussi faire face, comme ailleurs, au problème du trafic d’animaux auquel, de l’avis de certains observateurs, une solution satisfaisante n’a encore pu être trouvée. En 2002 en effet, l’on recense 1 554 kg d’ivoire dans les boutiques pour touristes d’Abidjan[6].

Depuis 2017, la Côte d'Ivoire à travers l'OIPR, s'est engagée dans le processus Liste Verte des aires protégées et conservées de l'UICN - Union internationale pour la conservation de la nature, dans le but d'améliorer la gouvernance de ses Aires protégées. Pour la phase pilote, les parcs nationaux de la Comoé et de Taï sont les premières aires protégées à s'engager dans le processus[5].

Histoire

En 1974, la chasse a été déclarée illégale. Dès 1982, le parc national de Taï a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. En 1994, la Côte d'Ivoire a signé la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Jusqu'en 1995, la gestion était centralisée, indépendamment des contingences locales. En 1996, le projet cadre de gestion des aires protégées a été lancé afin de permettre une protection efficace des aires.

Parcs nationaux

Nom District Année de création surface (ha) Description
Parc national du Banco Abidjan 1953 3 438 Ce parc est un exemple de forêt primaire avec des acajous, framirés, avodirés, niangons, espèces devenus très rares.
Parc national de la Comoé Savanes, Zanzan 1963 1 149 150 Il occupe près du quart de la zone forestière du pays et est l’une des plus grandes aires protégées d’Afrique. Y ont été recensés notamment 75 000 cobs de buffon, 14 000 bubales, 3 000 hippotragues, 6 000 buffles, 1 200 éléphants, 700 hippopotames et environ 250 lions, mais le parc renferme aussi de très nombreuses autres espèces d’antilopes comme le céphalophe, dont six familles différentes ont été identifiées, des singes, des hyènes, des panthères, des mangoustes, d’innombrables oiseaux.
Parc national de la Marahoué Sassandra-Marahoué 1968 101 000 « La réserve naturelle de la Marahoué », Abidjan.net (consulté le )
Parc national du Mont Péko Montagnes 1968 454 000 Il est surtout réputé pour sa végétation : flore de montagne et forêt primaire.
Parc national de Taï Montagnes 1973 34 000 Il se prolonge au nord par la réserve de faune du N'Zo (70 000 hectares), est surtout axé sur la préservation de la forêt primaire (forêt vierge). Un embranchement permet d’atteindre, à l’intérieur de celui-ci, le mont Niénokoué qui le domine, ainsi que les derniers géants végétaux.
Parc national des îles Ehotilé Comoé 1974 722 Ce parc marin créé en 1974 est situé sur la lagune d'Aby à l’est d’Abidjan et présente un intérêt particulier pour les recherches historiques et archéologiques.
Parc national du Mont Sangbé Montagnes 1975 95 000 Il est entièrement situé en zone montagneuse (14 sommets de plus de 1 000 m dans les monts du Toura) ; il est giboyeux et abrite une flore particulière.
Parc national d'Azagny Lagunes 1981 19 400 Le Parc national est situé au bord de l’océan à l’embouchure du Bandama, sur 19 400 hectares essentiellement constitués de savane marécageuse avec des palmiers, où l’on peut apercevoir des troupeaux d’éléphants et de buffles.

Les parcs nationaux de Côte d'Ivoire sont rangés dans la catégorie II « Parcs nationaux » de l'UICN.

Forêts classées

La forêt classée du Haut-Sassandra est considérée comme l'une des forêts classées les mieux protégées de la Côte d'Ivoire. Cette forêt connaît aujourd'hui plusieurs intrusions dans ses limites conventionnelles à la faveur de la crise militaro-politique dans le pays, de 2002 à 2011[7].

En 2021, on dénombre 234 forêts classées en Côte d’Ivoire[8], des terres de l’État mises de côté pour la conservation[9], dont quinze réserves botaniques.

La forêt classée de la Téné, d'une superficie de 30 000 hectares, abrite le plus grand centre de bouturage de la Société de développement des plantations forestières(Sodefor), entreprise d'État spécialisée dans le reboisement[8], afin de replanter certaines essences dans les parcelles endommagées.

Conventions internationales

Les sites Ramsar

La Côte d'Ivoire est signataire de la Convention de Ramsar depuis 1996. Les sites Ramsar y sont en 2020 au nombre de six : Complexe Sassandra-Dagbego, Fresco, Grand Bassam, Iles Ehotilé-Essouman, et N'Ganda N'Ganda ; ils couvrent une superficie totale de 127 344 hectares.

Patrimoine mondial

La Côte d'Ivoire possède trois sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco :

Les réserves de biosphère

La Côte d'Ivoire possède deux réserves de biosphère de l'Unesco[10] :

  • la réserve de biosphère de Taï (englobant le parc national de Taï),
  • la réserve de biosphère de Comoé (englobant le parc national de la Comoé).

Autres sites protégés

La réserve de faune du Haut-Bandama (123 000 hectares) couvre une zone de savane et abrite des éléphants, des buffles et antilopes.

Le Parc de Kossou, né de la nécessité de reloger les animaux menacés de la noyade par la montée des eaux du barrage de Kossou, s'étend sur 5 000 hectares.

Notes et références

  1. « National Park », sur unep-wcmc.com, UNEP et WCMC
  2. « Botanical Reserve », sur unep-wcmc.com, UNEP et WCMC
  3. Walter Kouamé Kra, « Côte d’Ivoire : les aires protégées entre politique de conservation contrastée et réinterprétation sociale », Études caribéennes, nos 43-44, (ISSN 1779-0980, DOI 10.4000/etudescaribeennes.17124, lire en ligne, consulté le )
  4. « Concept d'aire protégée », sur www.environnement.gouv.qc.ca (consulté le )
  5. « Côte d'Ivoire », sur Liste verte de l'UICN (consulté le )
  6. Marianne Courouble, Francis Hurst et Tom Milliken, « More Ivory than Elephants: Domestic Ivory Markets in Three West African Countries », sur assets.panda.org,
  7. Charles Yao Sangne, Yao Sadaiou Sabas Barima, Issouf Bamba et Claude-Thierry Aké N’Doumé, « Dynamique forestière post-conflits armés de la Forêt classée du Haut-Sassandra (Côte d’Ivoire) », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, no Volume 15 Numéro 3, (ISSN 1492-8442, DOI 10.4000/vertigo.16784, lire en ligne, consulté le )
  8. AFP, « La forêt de la Téné, ultime rempart contre la déforestation en Côte d'Ivoire », sur Geo.fr, (consulté le )
  9. « Forêts classées en Côte-d’Ivoire : La SODEFOR accusée d’expulsions arbitraires, de violence et d’extorsion (HRW) », sur www.connectionivoirienne.net, (consulté le )
  10. (en) https://plus.google.com/+UNESCO, « Biosphere reserves in Africa », sur UNESCO, (consulté le )
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