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Ahmed SaĂŻd ou Abdoun

Ahmed Saïd ou Abdoun (1844-1895), bandit d'honneur kabyle originaire de village Agraraj de la tribue Aït Djenad en Kabylie, est considéré comme l'un des célèbres bandits d'honneur qui marquèrent la région kabyle dans les années 1890.

Ahmed SaĂŻd ou Abdoun
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Une vie face à la répression coloniale

Cultivateur, originaire d’Aït Djenad, du village Agraraj , Ahmed ou Abdoun est issu d’une famille dite maraboutique. En 1884, il est accusé du meurtre d’un adjoint-indigène appartenant à une famille rivale de la sienne et, à la suite d'un procès controversé, il est condamné à mort la même année. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité[1]. Il est alors embarqué pour la Guyane. Le 11 octobre 1886, il parvient à s’évader du bagne et suit alors un parcours rocambolesque à travers l’Atlantique[2]. Il aurait notamment travaillé sur les chantiers du canal de Panama avant de revenir en Europe puis en Algérie[3]. De retour en Kabylie, il constitue une bande célèbre qu’il dirige avec son frère, Mohammed ben el Hadj Amar ou Abdoun. Cette bande ainsi que celle d'Arezki El Bachir, inquiétèrent profondément les autorités coloniales françaises. Celles-ci décident de plusieurs opérations de recherche en 1892 puis 1893. La troisième opération, menée de novembre 1893 à janvier 1894 aboutit à l'arrestation ou à la mort des principaux bandits[4] souvent qualifiés de bandits d'honneur[5].

Des villages ruraux bouleversés par la colonisation

En effet, ces bandits émergent d'une société en proie à de nombreuses transformations sous le poids et la pression de la colonisation. Les restrictions foncières comme les restrictions de droits d'usage dans les forêts pèsent sur les conditions de vie des ruraux qui peuvent considérer positivement les agissements de ces individus comme une légitime opposition à la colonisation[6].

Condamnation Ă  mort

Il est condamné à mort pour la seconde fois en 1895 et exécuté le 14 mai de la même année en même temps que cinq autres compagnons de sa bande dont Arezki El Bachir. L'exécution a lieu devant une foule d'Européens venus parfois d'Alger pour assister à l'exécution[7].

Notes et références

  1. Ministère de la Justice, Rapport sur une condamnation capitale, dossier no 4378 S.97, Archives Nationales (AN), BB-24-2079.
  2. Dossier individuel de bagnard, Ahmed SaĂŻd ou Abdoun, Archives Nationales d'Outre Mer (ANOM), COL-H-1262.
  3. Sainte-Marie 1984, p. 2
  4. Rapport sur la répression du banditisme présenté par le sous-préfet de Tizi Ouzou au préfet d'Alger et au gouverneur général, 1894, ANOM, 1F33.
  5. Ouatmani 2014
  6. Plarier 2017
  7. Le Petit colon, 15 mai 1895.

Bibliographie

  • Pierre Boyer, « Le maintien de l’ordre dans l’AlgĂ©rie coloniale : l’affaire Arezki », dans Jean-Charles Jauffret (dir.), Les Armes et la toge, Montpellier, Centre d’Histoire Militaire et d’Etudes de DĂ©fense Nationale de Montpellier, , p. 655 – 663.
  • Settar Ouatmani, « Arezki L’Bachir Un « bandit d’honneur » en Kabylie au xixe siècle », Revue des mondes musulmans et de la MĂ©diterranĂ©e, no 136,‎ (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.8514, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Antonin Plarier, « Banditisme et dĂ©possession foncière en AlgĂ©rie », dans Didier Guignard (dir.), PropriĂ©tĂ© et SociĂ©tĂ© en AlgĂ©rie contemporaine, Aix-en-Provence, IREMAM, (lire en ligne), p. 194 – 205
  • Antonin Plarier, Le Banditisme rural en AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale (1871 - annĂ©es 1920) : thèse de doctorat sous la direction de Sylvie ThĂ©nault, UniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©on Sorbonne, (lire en ligne)
  • Alain Sainte-Marie, RĂ©flexions sur le banditisme en AlgĂ©rie Ă  la fin du XIXe siècle, Oran, Centre de Recherche et d’information documentaire en sciences sociales et humaines, , 10 p.
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