Affaire Xavier Fortin

Xavier Fortin et Catherine Martin se rencontrent en 1988. Ils vivent une vie au contact de la nature et ont ensemble deux enfants. Les deux garçons ne vont pas à l’école, c’est leur père qui s’occupe de leur éducation scolaire. Catherine Martin souhaite acheter une maison mais cela ne plaît pas à son mari car cela risque de changer leur mode de vie. Après plusieurs désaccords, la mère entame une procédure de séparation[1]. C’est dans un premier temps le père qui obtient la garde des enfants. Catherine Martin a été condamnée pour ne pas avoir respecté ce jugement. Cette décision est ensuite annulée en faveur de la mère qui obtient la garde[2].

En décembre 1997, Xavier Fortin décide de ne pas ramener ses enfants chez leur mère. Catherine Martin porte plainte pour « soustraction d’enfant par ascendant »[3]. Les deux garçons étaient âgés de 5 et 7 ans. Débute alors une période de 11 ans de dissimulation durant lesquels les deux enfants et leur père vivent cachés dans la nature. Les clandestins changent de nom et vivent de masures en caravanes dans le sud de la France[1]. Le 30 janvier 2009, Xavier Fortin est arrêté où il vivait avec ses enfants dans un hameau au-dessus de Massat en Ariège[4]. Ses enfants ne sont pas présents : ils travaillent en Corse à la récolte des olives, âgés de 19 et 17 ans. Ils réapparaissent dès qu’ils apprennent l’arrestation de leur père[5].

Le procès a eu lieu au tribunal correctionnel de Draguignan le 17 mars 2009[3]. Il a duré 6 heures[6]. Catherine Martin a décidé de ne pas se rendre à l’audience afin d’essayer d’apaiser la situation. Les deux frères, désignés comme témoins[3], ont fervemment défendu leur père. Ils affirment l’avoir suivi de leur plein gré[5]. La défense affirme que Xavier Fortin a agi dans l’intérêt de ses enfants. Xavier Fortin est finalement condamné à 2 ans d’emprisonnement dont 2 mois de prison ferme. Le procureur précise que le jugement n’a pas pour but de punir l’attitude de Xavier Fortin en tant que père mais sa désobéissance civile et ses actes de résistance[3]. Catherine Martin estime que le jugement n’est pas assez dissuasif pour des familles qui seraient dans la même situation mais elle admet que cette décision favorise la reconstruction[2].

Xavier Fortin avait été incarcéré dans le cadre de la détention préventive pendant presque 2 mois, il ressort donc libre du tribunal[7].

• Xavier Fortin, Okwari Fortin et Shahi Yena Fortin, Hors système, JC Lattès, 10 mars 2010, 469 p. (ISBN 978-2-7096-3442-7)
• Catherine Martin, Au nom de mes fils, Calmann-Levy, mars 2010, 312 p. (ISBN 2702140785)

• La Belle Vie, film de Jean Denizot, sorti en 2013, inspiré de l'affaire.
• Vie Sauvage, de Cédric Kahn, sorti en France et en Belgique en octobre 2014, prix spécial du jury au Festival international du film de Saint-Sébastien 2014.