AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Abdallah Hamdok

Abdallah Hamdok (en arabe : Űčۚۯ Ű§Ù„Ù„Ù‡ Ű­Ù…ŰŻÙˆÙƒ), nĂ© en 1956 dans l'ancienne province de Kordofan, est un homme d'État soudanais. Il est Premier ministre du gouvernement de transition du au et du au .

Abdallah Hamdok
Űčۚۯ Ű§Ù„Ù„Ù‡ Ű­Ù…ŰŻÙˆÙƒ
Illustration.
Abdallah Hamdok en 2019.
Fonctions
Premier ministre du Soudan
–
(1 mois et 12 jours)
Chef de l'État Abdel Fattah al-Burhan
Gouvernement Non formé
PrĂ©dĂ©cesseur Lui-mĂȘme
Successeur Osman Hussein (intérim)
–
(2 ans, 2 mois et 4 jours)
Chef de l'État Conseil de souverainetĂ©
Gouvernement Hamdok I et II
Prédécesseur Mohamed Tahir Ayala (indirectement)
Successeur Lui-mĂȘme
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Kordofan du Sud
Nationalité Soudanaise
Parti politique Indépendant

Abdallah Hamdok
Premiers ministres du Soudan

Économiste Ă  la Banque africaine de dĂ©veloppement puis Ă  la Commission Ă©conomique pour l'Afrique, il est nommĂ© Premier ministre en aprĂšs la RĂ©volution soudanaise. Le , il est arrĂȘtĂ© par des hommes armĂ©s lors d'un coup d’État avant d'ĂȘtre rĂ©installĂ© dans ses fonctions un mois plus tard. Il dĂ©missionne ensuite en dĂ©but d'annĂ©e 2022.

Biographie

Il est marié à Mona Abdullah.

Études

NĂ© en 1956 au Kordofan[1], Abdallah Hamdok a d'abord obtenu un baccalaurĂ©at en sciences de l'universitĂ© de Khartoum, puis a rejoint la School of Economic Studies de l'universitĂ© de Manchester, oĂč il obtient un doctorat en Ă©conomie[2].

CarriĂšre professionnelle

Abdallah Hamdok en 2017.

Dans les annĂ©es 1980, Hamdok travaille au ministĂšre des Finances soudanais[3], avant le coup d'État de 1989[4] ayant menĂ© le gĂ©nĂ©ral Omar el-Bechir au pouvoir. Il s'exile par la suite et rejoint le Zimbabwe oĂč il travaille pour la sociĂ©tĂ© de conseils Deloitte.

De 2011 à 2018, il travaille comme secrétaire exécutif adjoint à la Commission économique pour l'Afrique[5] - [6] et a par ailleurs exercé à l'Organisation internationale du travail et à la Banque africaine de développement. En , il décline le poste de ministre des Finances, et conserve ainsi son poste à la CEA[7].

DĂ©signation

En , quatre mois aprĂšs le renversement d'Omar el-Bechir dans le cadre de la rĂ©volution soudanaise, il est choisi comme Premier ministre du gouvernement de transition par l'Alliance pour la libertĂ© et le changement, la principale coalition d'opposition[8] - [9]. Il prĂȘte serment le [10].

PremiĂšres mesures

Ses principaux mandats consistent Ă  renouer avec les pays Ă©trangers, en obtenant la fin des sanctions amĂ©ricaines, de mĂȘme qu'avec le Fonds monĂ©taire international (FMI). Il doit Ă©galement diversifier l'Ă©conomie et mettre fin aux conflits armĂ©s[11] dans les six mois. Pour cela, il envisage de mettre en place une commission chargĂ©e de pourparlers de paix. Enfin, il promet la mise en place d'un gouvernement Ă©quilibrĂ© entre hommes et femmes et reprĂ©sentatif des diffĂ©rentes rĂ©gions du pays[12].

Il forme son gouvernement le , composĂ© de dix-huit ministres dont quatre femmes[13], dont Asma Mohamed Abdallah, qui occupe le poste rĂ©galien de ministre des Affaires Ă©trangĂšres[14]. Le nouveau cabinet prĂȘte serment le [15].

Politique Ă©trangĂšre

Abdallah Hamdok avec le secrĂ©taire au TrĂ©sor des États-Unis, Steven Mnuchin.

Le , l'Union africaine lĂšve la suspension du Soudan[16].

En , Hamdok se rend aux États-Unis. Il espĂšre obtenir le retrait du pays de la liste des pays soutenant le terrorisme. Les États-Unis dĂ©cident de nommer un ambassadeur Ă  Khartoum pour la premiĂšre fois en 23 ans[17].

À la diffĂ©rence du gĂ©nĂ©ral Abdel Fattah al-Burhan, prĂ©sident du Conseil souverain, Abdallah Hamdok est opposĂ© Ă  un rapprochement diplomatique avec IsraĂ«l[18].

Politique intérieure

Le , il se rend au Darfour, région qu'il promet de pacifier. La revendications des habitants de transférer l'ex-président Bechir à la Cour pénale internationale[19] restent cependant en suspens, du fait de l'opposition des militaires qui avaient pris le pouvoir en [20].

Le , il annonce la dissolution de l'ancien parti au pouvoir, le CongrÚs national[21]. Le , les syndicats du pays, proches de l'ancien pouvoir, sont dissous[22]. La loi sur les chùtiments corporels, inspirée par la charia, est également abrogée[23].

Le , il survit Ă  un attentat Ă  la bombe[24].

Le , l'excision est pénalisée[25].

Le , aprÚs des manifestations, un remaniement est effectué avec le remplacement de onze ministres dont celui de la Santé, des Finances et des Affaires étrangÚres[26].

Il tente, sans succĂšs, de placer sous le contrĂŽle de l’État les entreprises gĂ©rĂ©es de façon opaque par l'armĂ©e[27].

En , un accord avec le Fonds monĂ©taire international (FMI) en Ă©change d'une aide Ă©conomique et de l'annulation d'une partie de la dette du Soudan insiste sur la nĂ©cessitĂ© de « rĂ©duire le rĂŽle de l’État dans l’économie et mobiliser les investisseurs privĂ©s ». Il est Ă©galement soulignĂ©, s’agissant des entreprises publiques, qu’une stratĂ©gie est nĂ©cessaire « pour dĂ©terminer lesquelles sont Ă  privatiser »[28].

Coup d’État en 2021

Fin 2021, son gouvernement apparaĂźt comme affaibli en raison des tensions avec l'armĂ©e, de la crise Ă©conomique et de son impopularitĂ©. Les mesures d'austĂ©ritĂ© telles que la suppression des subventions sur les denrĂ©es de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, imposĂ©es par le FMI, accentuent la pauvretĂ© en particulier dans les zones rurales. Le , une tentative de coup d’État menĂ©e par des officiers et des civils liĂ©s Ă  l'ancien rĂ©gime de Bechir aurait Ă©tĂ© repoussĂ©e. Courant octobre, des manifestations organisĂ©es Ă  l'initiative d'une faction dissidente des Forces pour la libertĂ© et le changement menĂ©e par un leader du Darfour, Mini Minawi, et Gibril Ibrahim, jusque-lĂ  ministre des Finances, rĂ©clament la prise du pouvoir par l'armĂ©e. Des manifestations pro-gouvernement civil sont organisĂ©es en retour, en particulier par le Parti communiste soudanais, qui lui mĂȘme s'oppose au gouvernement d'Abdallah Hamdok et revendique la dissolution des milices des Forces de soutien rapide[29].

Quatre jours aprĂšs des manifestations massives en soutien Ă  la crĂ©ation d'un gouvernement civil, un coup d’État conduit Ă  l’arrestation des dirigeants issus de la sociĂ©tĂ© civile dans la matinĂ©e du [30]. Abdallah Hamdok est d’abord retenu chez lui avec son Ă©pouse, les putschistes cherchant Ă  lui faire signer une dĂ©claration de soutien au coup d’État. Devant son refus, il est emmenĂ© vers une destination inconnue. L'Ă©tat d'urgence est dĂ©crĂ©tĂ© par le gĂ©nĂ©ral Abdel Fattah al-Burhan et les communications (internet et tĂ©lĂ©phone) sont coupĂ©es. L'Association des professionnels soudanais (le principal groupe politique pro-dĂ©mocratique du pays) et le Parti communiste appellent, peu avant que les communications ne soient interrompues, Ă  la mobilisation pour faire Ă©chec au coup d'État. Des manifestations sont rĂ©primĂ©es par l'armĂ©e, faisant plusieurs morts[31].

Sous la pression des manifestations et d'une partie de la communauté internationale, le régime militaire consent le 21 novembre à réintégrer Abdallah Hamdok dans sa fonction de Premier ministre aprÚs un mois de résidence surveillée. Il démissionne toutefois officiellement de ses fonctions le [32].

Notes et références

  1. (en) « Abdalla Hamdok: Who is Sudan's new prime minister? », sur www.aljazeera.com (consulté le ).
  2. Le Point Afrique, « Soudan : Abdallah Hamdok, un économiste pour diriger la transition », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  3. « Abdalla Hamdok | UNIDO », sur www.unido.org (consulté le )
  4. « Soudan : un putsch attendu », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  5. « Abdalla Hamdok appointed Acting Executive Secretary of the Economic Commission for Africa | United Nations Economic Commission for Africa », sur www.uneca.org (consulté le )
  6. « ECA staff bid adieu to Abdalla Hamdok - “a brilliant, true Pan-Africanist” | United Nations Economic Commission for Africa », sur www.uneca.org (consultĂ© le )
  7. « Soudan : Abdalla Hamdok décline finalement le poste de ministre des Finances », sur Financial Afrik, (consulté le ).
  8. (en) Khalid Abdelaziz, « Sudan opposition to nominate economist Abdalla Hamdok as PM: sources », sur U.S., Reuters, (consulté le ).
  9. « Soudan: le nouveau Premier ministre Abdalla Hamdok confirmé le 20 août - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).
  10. Soudan: le premier ministre de transition investi, Le Figaro, 21 août 2019.
  11. Le Point Afrique, « Soudan - Abdalla Hamdok : les défis économiques qu'il doit relever », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  12. Le Point, magazine, « Le gouvernement soudanais doit ĂȘtre annoncĂ© d'ici jeudi », sur Le Point, lepoint.fr, (consultĂ© le ).
  13. Le Point, magazine, « Soudan: Abdallah Hamdok dévoile le premier gouvernement post-Béchir », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  14. Le Point, magazine, « Soudan: Abdallah Hamdok dévoile son gouvernement, le premier post-Béchir », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  15. « Au Soudan, le premier gouvernement post-BĂ©chir prĂȘte serment », sur France 24 (consultĂ© le )
  16. AfricaNews, « L'UA lÚve la suspension du Soudan aprÚs la formation d'un gouvernement civil », sur Africanews (consulté le )
  17. « Réchauffement spectaculaire des relations entre les Etats-Unis et le Soudan », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « Soudan : duel entre civils et militaires autour de la normalisation avec IsraĂ«l – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com,
  19. « Soudan: en visite inédite, le Premier ministre dit vouloir pacifier le Darfour », sur La Croix (consulté le )
  20. « Au Soudan, le parti d'Omar el-BĂ©chir dissous », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  21. « Soudan: le parti de Béchir dénonce sa dissolution par un "gouvernement illégal" », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  22. « Soudan : les autorités dissolvent les organisations professionnelles », sur www.lorientlejour.com, (consulté le ).
  23. « Soudan – Omar el-BĂ©chir : son parti n'a plus droit de citĂ© - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consultĂ© le ).
  24. « Soudan : le Premier ministre Abdallah Hamdok Ă©chappe Ă  un « attentat terroriste » Ă  Khartoum – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, jeuneafrique1, (consultĂ© le ).
  25. « Soudan : l'excision désormais hors la loi - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  26. (en) « Sudan PM Abdalla Hamdok replaces ministers in sweeping reshuffle », sur www.aljazeera.com (consulté le ).
  27. Célian Macé, « Au Soudan, le pouvoir militaire contesté défend (surtout) son magot », sur Libération,
  28. Pierre Barbancey, « Coup d'État au Soudan : de molles condamnations internationales », sur L'HumanitĂ©, (consultĂ© le )
  29. Pierre Barbancey, « Soudan. Face aux dĂ©fenseurs de l’armĂ©e, les rĂ©volutionnaires s’organisent », sur L'HumanitĂ©,
  30. (en) The Associated Press, « Sudan's PM detained, leading general says military will run the country », sur cbc.ca, (consulté le )
  31. Pierre Barbancey, « Au Soudan, le coup d'État des soudards », sur L'HumanitĂ©,
  32. « Soudan: le Premier ministre civil Abdallah Hamdok annonce sa dĂ©mission », RFI,‎ (lire en ligne)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.