Abattoir d'Alès
L'abattoir d'Alès est un abattoir municipal français situé sur la commune d'Alès, dans le département du Gard.
Type d'usine |
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Opérateur |
Ville d'Alès |
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Produits |
carcasses de bovins, caprins, ovins, porcins, gibier d'élevage et équidés |
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Il est surtout connu pour avoir été filmé en caméra cachée par l'association L214, et ces vidéos diffusées en octobre 2015. Cette action, qui a un retentissement national, est suivie de procédures judiciaires dont les derniers jugements ont été rendus en 2020.
Description
L'abattoir municipal d'Alès abat des chevaux, des cochons, des bovins[1], des moutons[2], des caprins et du gibier d'élevage[3].
Histoire
En , l'association L214 diffuse une vidéo montée à partir de plusieurs heures de rushs filmés en caméra cachée dans l'abattoir municipal d'Alès, sur des commentaires de l'actrice Hélène de Fougerolles[1]. On y voit l'abattage de chevaux, cochons et bovins dans de mauvaises conditions d'hygiène et de bien-être animal, avec notamment des ratages dans l'étourdissement préalable des animaux[1]. Ce tournage en caméra cachée marque le début de la série de dénonciations des pratiques d'abattage françaises en vidéo par l'association L214[2].
Ces images, reprises par de nombreux médias, poussent le maire de la commune, Max Roustan (LR), à fermer l'abattoir à titre conservatoire[1], et le parquet à ouvrir une enquête pour cruauté envers les animaux. L'affaire a un « retentissement national »[4]. L'abattoir d'Alès rouvre progressivement deux mois plus tard[5].
Entre 2015 et 2019, la municipalité d'Alès engage 2,7 millions d’euros de travaux pour moderniser son abattoir[5]. Cependant, depuis la diffusion de la vidéo de L214, l'abattoir d'Alès est devenu financièrement déficitaire[6]. D'après le président de la commission d'élevage de la chambre d'agriculture du Gard, en 2019, le déficit de cet abattoir municipal atteint 500 000 euros par an[7].
Prises de position
En , Max Roustan indique à propos de l'action de L214 qu' « une association qui va aussi loin, c'est du terrorisme, c'est carrément du terrorisme »[8].
Volet judiciaire
L'association L214 relève 175 infractions sur ses vidéos, mais seules trois sont retenus pour le procès, en raison de l'absence de datation[2]. La tenue d'un procès pour maltraitance animale dans un abattoir représente alors un phénomène « inédit » en France[9].
Le directeur de l'abattoir d'Alès comparait lors de son jugement pour « installations non-conformes » le [5]. Il est condamné à 1 200 euros d'amende en première instance, un montant jugé peu élevé et peu dissuasif par les associations de protection animale, qui font appel de cette décision[10] - [2].
Le montant de l'amende est confirmé en appel en novembre 2020[10].
Notes et références
- Romain Geoffroy, « L’abattoir municipal d’Alès fermé après la diffusion d’images choquantes », Le Monde, (consulté le ).
- Pierre Griner, « Abattoir d’Alès : une condamnation «dérisoire» selon l’association L214 », sur Libération (consulté le ).
- « Liste des abattoirs d'ongulés domestiques agréés CE », sur fichiers-publics.agriculture.gouv.fr, .
- « Abattoir d'Alès : trois amendes de 400 euros pour le directeur », sur Les Marchés : le média des acheteurs et vendeurs de produits alimentaires (consulté le ).
- « Mauvais traitements à l’abattoir d’Alès : le directeur jugé pour installations non conformes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Max Roustan, au sujet de l’abattoir d’Alès : "On est au pied du mur !" », sur midilibre.fr (consulté le ).
- « La filière viande d'Alès inquiète de la fermeture possible de l'abattoir », sur Les Echos, (consulté le ).
- « Abattage : le maire d'Alès dénonce les méthodes "terroristes" de l'association L21 », sur lcp.fr, .
- « Maltraitance animale à l'abattoir d'Alès: un procès inédit et emblématique », sur BFMTV (consulté le ).
- « Abattoir d' Alès : l'amende de 1 200 euro confirmée, une peine trop symbolique pour les défenseurs des animaux », sur France 3 Occitanie (consulté le ).