Ćehzade Mahmud (fils de Mehmed III)
Ćehzade Mahmud (en arabe : ŰŽÛŰČŰ§ŰŻÛ Ù ŰÙ ÙŰŻ), nĂ© en 1588 Ă Manisa et mort le Ă Istanbul, il est le fils de Mehmed III, sultan ottoman et de sa concubine Halime Sultan[1]. Il Ă©tait le petit-fils du sultan Mourad III, le demi-frĂšre du futur sultan Ahmed Ier et le frĂšre de Moustafa Ier.
Dynastie | Dynastie ottomane |
---|---|
Naissance |
Manisa, Empire ottoman |
DĂ©cĂšs |
(Ă 15 ans) Istanbul, Empire ottoman |
PĂšre | Mehmed III |
MĂšre | Halime Sultan |
Religion | Islam |
Biographie
Jeunesse
Ćehzade Mahmud est nĂ© Ă Manisa, quand son pĂšre Ă©tait encore un prince et le gouverneur du Sanjak de Saruhan. Sa mĂšre Ă©tait Halime Sultan. Mahmud et ses frĂšres ont Ă©tĂ© Ă©duquĂ©s par Mustafa Efendi, qui a Ă©tĂ© nommĂ© par Mehmed en 1592.[2] Lorsque Mourad mourut en 1595, Ćehzade Mehmed monta sur le trĂŽne sous le nom de Mehmed III, Mahmud vint Ă Istanbul avec son pĂšre. En montant sur le trĂŽne, son pĂšre ordonna lâexĂ©cution de dix-neuf de ses propres frĂšres et demi-frĂšres.
Ă Istanbul
Ă Istanbul, Mahmud Ă©tait trĂšs populaire auprĂšs des janissaires. Mehmed fut troublĂ© par lâempressement de Mahmud Ă quitter le palais et Ă assumer le rĂŽle de prince guerrier, dâautant plus quâil Ă©tait lui-mĂȘme devenu si gros quâil ne pouvait pas faire campagne. Dans lâespoir de dissiper les inquiĂ©tudes de son pĂšre au sujet des rĂ©bellions provinciales et des avances safavides, Mahmud demanderait Ă son pĂšre de lâenvoyer et de lui donner le commandement de lâarmĂ©e.[3][4][5] Chaque fois quâil parlait comme ça, Ahmed essayait sans succĂšs de lâarrĂȘter parce que cela irritait Mehmed.[6] En outre, Mehmed craignait que la jeunesse avait lâintention de monter une rĂ©bellion contre lui Ă lâintĂ©rieur du palais.[7]
Mahmud est devenu grave de voir comment son pĂšre a Ă©tĂ© tout Ă fait dirigĂ© par Safiye Sultan, sa grand-mĂšre et lâĂtat allait en ruine. Sa mĂšre nâa pas non plus Ă©tĂ© favorisĂ©e par Safiye. Selon la tradition turque, tous les princes devaient travailler en tant que gouverneurs provinciaux (Sanjak-bey) dans le cadre de leur formation[8]. Cependant, Mahmud Ă©tant trop jeune nâĂ©tait pas encore circoncis, ni a Ă©tĂ© envoyĂ© pour gouverner aucune province en raison des rĂ©voltes sortantes de Celali et de la Longue Guerre turque, une guerre indĂ©cise entre la monarchie de Habsbourg et lâEmpire ottoman, principalement sur les PrincipautĂ©s de Valachie, Transylvanie et la Moldavie.[9]
Des rumeurs de complot pour empoisonner Mehmed afin dâamener Mahmud au commandement de lâempire se rĂ©pandaient dans la capitale.[10] La discussion a eu lieu parmi les vizirs du conseil impĂ©rial quant Ă laquelle des fils du sultan devrait ĂȘtre dĂ©signĂ© hĂ©ritier du trĂŽne. Les vizirs ont Ă©tĂ© divisĂ©s en deux groupes, lâun soutenant Mahmud, lâautre favorisant son frĂšre Ahmed.[11] Selon une autre rumeur si la conspiration pour assassiner le sultan a Ă©chouĂ©, Mahmud serait secrĂštement emmenĂ© dans une province, oĂč il pourrait facilement rassembler une armĂ©e et se battre pour le trĂŽne[12].
De plus, la mĂšre de Mahmud envoya un message Ă un voyant pour savoir si son fils deviendrait le prochain sultan et combien de temps son mari rĂ©gnerait. Lâhomme rĂ©pondit, mais le message fut interceptĂ© par AbdĂŒrrezzzak Agha, lâeunuque noir gardien du harem impĂ©rial, qui le donna plus tard Ă Mehmed et Safiye. Le message disait que Mehmed mourrait dans les six mois et que son fils deviendrait le prochain sultan. PoussĂ© par Safiye, Mehmed fit interroger Mahmud, qui ne savait en fait rien de lâaction de sa mĂšre[13].
Emprisonnement
Mahmud a Ă©tĂ© emprisonnĂ© et battu pour le faire avouer. AprĂšs deux jours, il a Ă©tĂ© battu Ă nouveau ayant Ă chaque fois deux cents coups, mais rien nâest sorti. Puis sa mĂšre a Ă©tĂ© appelĂ©e en question et examinĂ©e, qui a avouĂ© quâelle avait envoyĂ© un message au voyant religieux pour quâelle connaisse la fortune de son fils, mais sans aucune intention de blesser ou de penser Ă la privation de son mari. Mais cette dĂ©claration nâa pas satisfait Mehmed et sa mĂšre, Safiye.[14]
Le sultan a dĂ©cidĂ© de consulter son grand vizir YemiĆçi Hasan Pacha et le mufti sur la question. Il a demandĂ© un avis juridique au mufti Ebulmeyamin Mustafa Efendi, sâil pouvait exĂ©cuter son fils ou non. Le mufti a estimĂ© quâil ne pouvait exĂ©cuter son fils sans tĂ©moins et quâil ne pouvait ĂȘtre exĂ©cutĂ© que parce que sa mort satisferait son pĂšre.[15]
Exécution
Mahmud fut exĂ©cutĂ© le [16] par quatre sourds muets dans une salle de harem tandis que Mehmed attendait Ă lâextĂ©rieur. AprĂšs que son ordre ait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, Mehmed entra dans la piĂšce pour sâassurer que Mahmud Ă©tait mort. AprĂšs la mort de ce dernier, les deux seuls fils de Mehmed sont les futurs sultans Ahmed Ier et Moustafa Ier.[17][18] Ses disciples qui Ă©taient censĂ©s ĂȘtre impliquĂ©s dans lâaffaire ont Ă©tĂ© jetĂ©s Ă la mer. Il a Ă©tĂ© rĂ©pandu que sa mĂšre a Ă©galement Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e. Cependant, elle est envoyĂ©e au Vieux Palais (Eski Saray)[19]. AprĂšs sa mort, Mahmud est considĂ©rĂ© comme courageux et jaloux et rejoint la catĂ©gorie de ceux qui sont trĂšs aimĂ©s par les janissaires, une façon ottomane de dĂ©crire Ă titre posthume les princes ambitieux ayant Ă©chouĂ©[6].
Conséquences
Mehmed mourut le , six mois et demi plus tard. Selon une source, la cause de la mort de Mehmed Ă©tait la dĂ©tresse causĂ©e par la mort de son fils,[20] le demi-frĂšre de Mahmud, Ahmed, monta sur le trĂŽne. Mahmud, qui avait Ă©tĂ© enterrĂ© dâabord de façon obscure, fut honorĂ© dâĂȘtre enterrĂ© dans une tombe construite sur les ordres de son frĂšre Ahmed,[14] Ă la mosquĂ©e Ćehzade, Ă Istanbul. Ahmed envoya Ă©galement Safiye Sultan au Vieux Palais le vendredi , avec son frĂšre Moustafa. Il remplaça Ă©galement le chef de lâeunuque noir du harem impĂ©rial, AbdĂŒrrezzzak Agha, par un nouveau Cevher Agha, en raison de son rĂŽle dans lâexĂ©cution de Mahmud.[3][21]
Ćehzade Mahmud dans la culture populaire
En 2015, la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e historique turque MuhteĆem YĂŒzyıl: Kösem, Ćehzade Mahmud est interprĂ©tĂ©e par Arda TaĆarcan enfant et BarÄ±Ć Cankurtan adulte.
Notes et références
- Börekçi, p. 78.
- Börekçi 2010, p. 95.
- Micheal, Kappler et Gavriel 2009, p. 187.
- Auteur Ă renseigner 2007, p. 71.
- Kunt 2007, p. 71.
- Piterberg 2003, p. 12.
- Peirce 1993, p. 97-8.
- Peirce 1993, p. 231.
- Börekçi, p. 75-6.
- Börekçi 2010, p. 66.
- Börekçi 2010, p. 72.
- Börekçi 2010, p. 73.
- Peirce 1993, p. 231-2.
- Peirce 1993, p. 232.
- Tezcan 2010, p. 68.
- Somel 2010, p. 41.
- Duindam 2015, p. 133.
- A Ìgoston et Masters 2010, p. 22.
- Walthall 2008, p. 90.
- GĂŒzel, OÄuz et Karatay 2002.
- Börekçi 2010, p. 128.
Sources
- [Auteur Ă renseigner], « Titre Ă renseigner », International Journal of Turkish Studies, University of Wisconsin, vol. 13,â
- [Auteur Ă renseigner], « Titre Ă renseigner », FMR : the Magazine of Franco Maria Ricci : Issues 14-16, Franco Maria Ricci International,â
- (tr) GĂŒnhan Börekçi, Ä°nkırĂązın EĆiÄinde Bir Hanedan : III. Mehmed, I. Ahmed, I. Mustafa ve 17. YĂŒzyıl Osmanlı SiyasĂź Krizi
- (en) GĂŒnhan Borekçi, Factions And Favorites At The Courts Of Sultan Ahmed I (r. 1603-17) And His Immediate Predecessors,
- (en) Jeroen Duindam, Dynasties : A Global History of Power, 1300â1800, Cambridge, United Kingdom, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-107-06068-5, lire en ligne)
- (en) Metin Kunt, « A prince goes forth (perchance to return) », dans Baki Tezcan Karl K. Barbir (éds.), Identity and Identity Formation in the Ottoman World : A Volume of Essays in Honor of Norman Itzkowitz, Center for Turkish Studies at the University of Wisconsin, , 279 p. (ISBN 978-0-299-22750-0)
- Michalis N. Michael, Matthias Kappler et Eftihios Gavriel, « titre Ă renseigner », Archivum Ottomanicum,â
- (en) Leslie P. Peirce, The Imperial Harem : Women and Sovereignty in the Ottoman Empire, Oxford University Press, , 374 p. (ISBN 978-0-19-508677-5, lire en ligne )
- Gabriel Piterberg, An Ottoman Tragedy : History and Historiography at Play, University of California Press, , 271 p. (ISBN 978-0-520-93005-6, lire en ligne)
- (en) Baki Tezcan, The second Ottoman Empire : political and social transformation in the early modern world, New York, Cambridge University Press, , 284 p. (ISBN 978-0-521-51949-6, lire en ligne)
- (en) Baki Tezcan, Searching For Osman : A Reassessment Of The Deposition Of The Ottoman Sultan Osman II (1618-1622),
- (tr) Ismail Hakki Uzuncarsili, « III Mehmedâin oglu sehzade Mahmudâun ölĂŒmĂŒ » [« The Death of Prince Mahmut, Son of Mehmed III »], Belleten,â
- (en) Anne Walthall, Servants of the Dynasty : Palace Women in World History, Berkeley, University of California Press, , 381 p. (ISBN 978-0-520-25444-2, lire en ligne)
Encyclopédies
- (en) Selcuk Aksin Somel, The A to Z of the Ottoman Empire, Lanham (Md.), Rowman & Littlefield, , 399 p. (ISBN 978-0-8108-7579-1, lire en ligne)
- (en) GĂĄbor Ăgoston et Bruce Alan Masters, Encyclopedia of the Ottoman Empire, Infobase Publishing, , 689 p. (ISBN 978-1-4381-1025-7, lire en ligne)