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Éric Moussambani

Éric Moussambani est un nageur olympique de Guinée équatoriale, né le .

Eric Moussambani
Informations
Nages Nage libre
Nationalité Équatoguinéenne
Naissance

Biographie

Jeux olympiques d'été de 2000

SurnommĂ© « Éric le nageur » ou « Éric l'anguille » (Eric the Eel[1]) par les mĂ©dias, Éric Moussambani de son vrai nom a connu une cĂ©lĂ©britĂ© internationale Ă©phĂ©mère lors des Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2000 Ă  Sydney, lorsqu'il rĂ©alisa son 100 m nage libre en 1 min 52 s 72, soit plus de deux fois le temps mis par ses concurrents (le record du monde de la discipline Ă©tait de 47 s 84 secondes lors de ces Jeux olympiques), et 10 secondes de plus que le record du monde du 200 m, qui est de 1 min 42 s 96. Son temps le classe en 71e et dernière position des sĂ©ries Ă  50 secondes de l'avant dernier, le BahreĂŻni Dawood Youssef Mohamed Jassim. Les mĂ©dias rĂ©vĂ©lèrent le caractère incongru de sa performance, tout en applaudissant son courage, perçu comme un symbole de l'esprit olympique[2].

Bien que n'ayant pas le niveau de qualification requis, il avait obtenu sa participation aux Jeux olympiques grâce Ă  une dĂ©rogation permettant Ă  des pays en voie de dĂ©veloppement, et donc ne disposant pas des coĂ»teux amĂ©nagements nĂ©cessaires Ă  l'entraĂ®nement d'athlètes de haut niveau, de participer. Avant de venir aux Jeux olympiques, Éric Moussambani, qui avait appris Ă  nager depuis 8 mois seulement, n'avait encore jamais nagĂ© un 100 m d'affilĂ©e de sa vie et n'avait jamais vu de piscine de 50 m, son entraĂ®nement ayant eu lieu dans une piscine d'hĂ´tel de 20 m. Sa fĂ©dĂ©ration disposant de moyens limitĂ©s, il n'y a pas une seule piscine publique dans le pays hormis celle dans laquelle il s'Ă©tait entraĂ®nĂ©, son maillot et ses lunettes lui seront prĂŞtĂ©s une heure avant l'Ă©preuve par deux athlètes compatissants[3].

Il réalisa son temps seul dans le bassin, après l'élimination pour faux départ, de ses deux adversaires, le Nigérien Karim Bare et le Tadjik Farkhod Oripov, qui avaient eux aussi bénéficié de cette dérogation. Ayant terminé la course sous les applaudissements et les encouragements de la foule[4], il remporta donc sa série par défaut.

Sa performance généra un intérêt médiatique et public pour la seule autre représentante équatoguinéenne en natation aux Jeux de Sydney, Paula Barila Bolopa. Celle-ci, tout comme Moussambani, n'avait jamais nagé dans une piscine de taille olympique avant le jour de l'épreuve. Elle enregistra le temps le plus lent de l'histoire du 50 mètres dames aux Jeux olympiques en 1 min 3,97 s. Pour la BBC, « Bolopa et Moussambani sont devenus deux des stars des Jeux de Sydney, tout comme Eddie « l’Aigle » Edwards était un héros des Jeux de Calgary en 1988 pour ses tentatives courageuses mais risibles de saut à ski »[5].

Jeux olympiques d'été de 2004

Bien qu'il se soit entraĂ®nĂ© pour une nouvelle participation aux Jeux, et qu'il soit parvenu Ă  rĂ©aliser son 100 m en des temps infĂ©rieurs Ă  60 s, il n'a pas pu prendre part aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2004 Ă  Athènes Ă  cause d'une erreur administrative commise par le ComitĂ© olympique Ă©quatoguinĂ©en, qui a Ă©garĂ© la photo de son passeport[6]. Il n'a pas participĂ© non plus aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 2008[7].

Suites

Il fut nommé entraîneur de l'équipe de natation de la Guinée équatoriale pour les Jeux olympiques d'été de 2012 à Londres[8].

Éric Moussambani a inspiré à Mahamat Saleh Haroun le personnage de Bourma Kabo dans son roman Les Culs-Reptiles (2022, éditions Gallimard)[9].

Articles connexes

Références

  1. "Struggling to keep himself afloat", (en) Sydney Morning Herald, 6 août 2004
  2. "Courage on the blocks", (en) The Times, 19 septembre 2000
  3. "African novice makes big splash", (en) BBC, 19 septembre 2000
  4. "'Paula the Crawler' sets record", (en) BBC, 22 septembre 2000
  5. Moussambani privé des Jeux
  6. "The A-Z of watching Olympics", (en) Courier Mail, 25 juillet 2008
  7. (en) "Swimming: Games return for 'Eric the Eel", The Independent, 31 mars 2012
  8. Jérôme Garcin, « « Les culs-reptiles » : la farce de Mahamat-Saleh Haroun inspirée du nageur recordman de lenteur », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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