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Élections législatives kirghizes de 2015

Les élections législatives kirghizes de 2015 ont eu lieu le pour élire les 120 sièges du Conseil suprême du Kirghizistan.

Élections législatives kirghizes de 2015
Les 120 sièges Zhogorku Kengesh
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 761 297
Votants 1 658 665
60,07% en augmentation 4,2
Blancs et nuls 32 410
Parti social-démocrate du Kirghizistan Bakyt Bechimov
Voix 430 661
27,44%
en augmentation 12,9
Sièges obtenus 38 en augmentation 12
Respoublika Ata-jourt Ömürbek Babanov
Voix 315 114
20,07%
en diminution 9,1
Sièges obtenus 28 en diminution 23
Ata-Meken Ömürbek Tekebaev
Voix 121 723
7,75%
en diminution 2,4
Sièges obtenus 11 en diminution 7
Assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Temir Sarïev
Akshoumkar
Temir Sarïev
Akshoumkar

Le scrutin voit arriver en tête le Parti social-démocrate du Kirghizistan, qui forme par la suite une coalition avec Ata-Meken, le parti Kirghizistan et Onuguu-progress.

Contexte

Depuis les élections législatives de 2010, le pays est marqué par une forte instabilité politique qui a vu se succéder pas moins de cinq chefs de gouvernement. Si à l'issue des élections de 2010, une coalition Ata-jourt (conservateur), SPDK (social-démocrate) et Respoublika avait permis l'élection de Almazbek Atambaev (SPDK) au poste de Premier ministre[1], les partis conservateurs et nationalistes Ata-Jourt et Respublika quittent tour à tour la coalition pour l'opposition après la victoire de Almazbek Atambaev contre le candidat du parti Ata-Jourt à l'élection présidentielle de 2011. Courant 2015, le chef de gouvernement de la nouvelle coalition Ata-Meken (gauche progressiste), Ar-Namys (conservateur) et PSDK démissionne sur fond de scandale de corruption sur la gestion de la mine d'or de Koumtor[2].

Système électoral

Les élections du se déroulent dans le cadre d'une nouvelle loi électorale amendée en 2015.

Le Conseil suprême (Zhogorku Kengesh) est un parlement unicaméral composé de 120 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal dans une unique circonscription nationale. Le vote a lieu via des listes fermées, avec un seuil électoral de 7 % des suffrages exprimés au niveau national, auquel s'ajoute un seuil de 0,7 % dans chacune des sept provinces du pays ainsi que dans les deux villes à statut spécial du pays, Bichkek et Och. Le système électoral possède la particularité de plafonner à 65 sièges le total que peut obtenir un parti, quel que soit ses résultats en part des voix[3]. Chaque liste doit présenter au moins 30 % de candidats de chacun des deux sexes, 15 % de moins de 35 ans, 15 % de candidats issus des minorités ethniques et au moins deux personnes handicapées.

L'OSCE[4] et la Commission de Venise estimaient dans un avis de 2014 que certaines dispositions de la loi électorale étaient insuffisamment démocratiques. Selon eux, le maximum de 65 sièges au Parlement et le double seuil portaient atteinte au principe d'égalité des votes. Les multiples limitations au droit de vote (toute personne emprisonnée notamment) et au droit des partis de se porter candidats sont également soulignés. Il apparaît en effet que sur les 34 partis ayant déposé une demande de candidature seuls 14 aient été admis à concourir.

Campagne

Sujets de campagne

  • Le thème de la lutte contre la corruption est au cœur de la campagne électorale. Elle apparaît dans les sondages comme une préoccupation majeure des électeurs[5]. En outre, des accusations d'achat de vote font notamment irruption au cours de la campagne[6].
  • La crise économique est également un enjeu central des élections, le Kirghizistan étant touché par la crise monétaire russe.
  • La stabilité politique et sécuritaire sont également l'objet de la campagne, profitant en particulier au SPDK. En effet, le président Atambaev prend parti en faveur du SPDK afin de pouvoir mener à terme son programme présidentiel et estime publiquement que plus de stabilité politique nécessite d'avoir moins de partis représentés[7]. En outre, les motifs de sécurité pousseraient la minorité ouzbèk, persécutée sous le régime nationaliste, à voter pour le SPDK[8].

Déroulement de la campagne

Selon le Conseil de l'Europe[9] et l'OSCE, la campagne s'est globalement déroulée de façon régulière, calme et pacifique. Toutefois, ils soulignent que du fait de l'absence de plafond de dépenses de campagne, les financements aient été peu transparents et exorbitants.

Résultats

Résultats des législatives kirghizes de 2015
Partis Voix % Sièges +/-
Parti social-démocrate 435 968 27,35 38 en augmentation 12
Respoublika - Ata-jourt 320 115 20,08 28 en diminution 23
Kirghizistan 206 094 12,93 18 Nv
Onuguu-Progres 148 279 9,30 13 Nv
Bir Bol 135 875 8,52 12 Nv
Ata-Meken 123 055 7,72 11 en diminution 7
Kirghizistan uni–Emgek 97 869 6,14 0 en stagnation
Zamandash 43 405 2,72 0 en stagnation
Uluu Kyrgyzstan 23 899 1,50 0 Nv
Ar-Namys 12 807 0,80 0 en diminution 25
Autres partis (4) 34 051 2,14 0 -
Aucun d'entre eux 12 428 0,78 - -
Votes valides 1 626 255 98,05
Votes blancs ou invalides 32 410 1,95
Total 1 658 665 100 120 en stagnation
Abstention 1 102 632 39,93
Inscrits/Participation 2 761 297 60,07

Victoire du PSDK et nouvelle coalition

Le PSDK remporte l'élection avec 27 % des voix, gagnant 12 sièges de plus que lors de la précédente législature. Les partis d'opposition Respublika-Ata-Jourt, qui ont fait liste commune sont second avec 20 %. Le scrutin représente ainsi une victoire pour le président Atambaïev. La Chambre est composée de 19 % de femmes contre 23 % en 2010[10].

Du côté de la coalition, le scrutin voit l'effondrement du parti conservateur Ar-Namys qui n'obtient aucun siège et la persistance, bien qu'en baisse, du parti de gauche Ata-Meken. Trois nouveaux partis font leur entrée au Parlement : le parti Onuguu–Progress (en), libéral et pro-entreprises,e le parti Kirghizistan, centriste, et le parti Bir-Bol, constitué de technocrates.

Une nouvelle coalition est formée par le PSDK avec Ata-Meken, le parti Kirghizistan et Onuguu-progress.

Condition de déroulement de l'élection

Selon certains commentateurs[7], ces élections sont les plus régulières de l'histoire de l'Asie-centrale. Elles confirment le tournant démocratique du pays pris après la révolution de 2010.

Les observateurs internationaux (OSCE, Conseil de l'Europe) estiment que le scrutin s'est déroulé de façon globalement calme et régulière dans 95 % des bureaux de vote[11]. Ils notent toutefois quelques irrégularités : des procédures de vote non respectées, des atteintes au secret du vote ou des problèmes d'inscription sur les listes électorales. En outre, la généralisation du contrôle biométrique du vote, qui constitue en soi une avancée, n'a pas fait l'objet d'une information suffisante et a limité l'exercice du droit de vote des électeurs n'ayant pas fait leur passeport biométrique, en particulier dans les régions éloignées.

Députés de la nouvelle législature

120 parlementaires sont élus pour prendre part à la législature qui commence le suivant l'élection. La composition préliminaire annoncée par les partis le est la suivante[12] :

Notes et références

  1. (en) « IPU PARLINE database: KYRGYZSTAN (Jogorku Kenesh), ELECTIONS IN 2010 », sur ipu.org (consulté le ).
  2. « Le premier ministre kirghiz démissionne », sur novastan.org (consulté le ).
  3. (en) « rapport du conseil de l'Europe, page 4 », sur Reuters, (consulté le ).
  4. (en) « avis de l'OSCE », sur osce.org.
  5. (en) « IRI Kyrgyzstan Poll: Majority Intend to Vote in Elections despite Concern over Corruption and Unemployment | IRI », sur iri.org (consulté le ).
  6. (en) « Rapport de l'OSCE, », sur osce.org.
  7. (en) Peter Leonard, « Kyrgyzstan: Clean Election Produces Messy Result », EurasiaNet, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Peter Leonard et Joanna Lillis, « Kyrgyzstan: Nation Awaits Results as Hi-Tech Election Sets New Standard for Region », EurasiaNet, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Observation des élections législatives, Assemblée du Conseil de l'Europe », sur assembly.coe.int.
  10. (en) « IPU PARLINE database: KYRGYZSTAN (Jogorku Kenesh), Last elections », sur ipu.org (consulté le ).
  11. (en) « Rapport de l'OSCE, page 3 », sur osce.org.
  12. (en) « List of Parliament Members of sixth convocation », sur 24.kg.
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