Élection présidentielle comorienne de 2019
L'élection présidentielle comorienne de 2019 se déroule de manière anticipée le afin d'élire le président de l'union des Comores.
Élection présidentielle comorienne de 2019 | |||||
Corps électoral et résultats | |||||
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Inscrits | 309 137 | ||||
Votants | 166 447 | ||||
53,84 % 20,6 | |||||
Blancs et nuls | 7 439 | ||||
Azali Assoumani – CRC | |||||
Voix | 96 635 | ||||
60,77 % | 45,8 | ||||
Mahamoudou Ahamada – Indépendant | |||||
Voix | 23 233 | ||||
14,62 % | |||||
Mouigni Baraka Saïd Soilihi – Indépendant | |||||
Voix | 8 851 | ||||
5,57 % | 9,5 | ||||
Président de la République | |||||
Sortant | Élu | ||||
Azali Assoumani CRC |
Azali Assoumani CRC | ||||
Président intérimaire | |||||
Moustadroine Aboudou | |||||
Le président sortant Azali Assoumani est réélu avec 60,7 % des suffrages au premier tour[1].
Contexte
Ayant fait modifier la constitution par référendum en afin de supprimer la limite de mandat consécutif, le président Azali Assoumani est candidat à sa réélection et fait avancer comme attendu la date du scrutin, initialement prévu pour 2021.
Vingt candidatures sont déposées auprès de la Cour suprême de Moroni avant la date limite, deux mois avant le scrutin. Figurent notamment les principaux adversaires d'Assoumani au précédent scrutin[2].
Le , la Cour suprême publie la liste définitive des treize candidats retenus. Les candidatures des principaux opposants sont rejetées sous des prétextes divers, dont notamment celle de l'ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi, chef de l'Union de l'opposition, et celle d'Ibrahim Mohamed Soulé, candidat du parti Juwa. La totalité des candidats soutenus par des partis sont exclus, hormis Assoumani, qui n'affronte ainsi que des candidats indépendants considérés comme mineurs[3]. L'indépendance de la cour, dont l’intégralité des membres sont nommés par le président Assoumani, est remise en cause, Soilihi qualifiant l'élection ainsi restreinte de « hold-up électoral dont le résultat est connu d'avance ». Des dizaines de responsables et de partisans de l'opposition sont par ailleurs arrêtés au cours des mois précédant le scrutin[4].
Au cours de la campagne qui s'ensuit, le candidat indépendant Mahamoudou Ahamada reçoit le soutien du parti Juwa, dont les sympathisants parviennent à remplir le stade Ajao de Moroni, fréquemment utilisé pour mesurer la force de mobilisation d'un candidat dans l'archipel[5]
Résultats
Candidats | Partis | Voix | % | |||
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Azali Assoumani | CRC | 96 635 | 60,77 | |||
Mahamoudou Ahamada | Ind. | 23 233 | 14,62 | |||
Mouigni Baraka Saïd Soilihi | Ind. | 8 851 | 5,57 | |||
Mohamed Soilihi | Ind. | 6 110 | 3,84 | |||
Ali Mhadji | Ind. | 1 484 | 2,93 | |||
Hamidou Karihila | Ind. | 3 880 | 2,44 | |||
Fahmi Saïd Ibrahim | Ind. | 3 782 | 2,38 | |||
Hassani Hamadi | Ind. | 3 576 | 2,25 | |||
Saïd Larifou | Ind. | 3 368 | 2,12 | |||
Achmet Saïd | Ind. | 3 326 | 2,09 | |||
Ibrahim Ali Mzimba | Ind. | 2 185 | 1,38 | |||
Saïd Djaffar Elmacely | Ind. | 1 474 | 0,93 | |||
Salim Saandi | Ind. | 1 104 | 0,69 | |||
Suffrages exprimés | 159 008 | 95,53 | ||||
Votes blancs et invalides | 7 439 | 4,47 | ||||
Total | 166 447 | 100 | ||||
Abstentions | 142 690 | 46,16 | ||||
Inscrits / participation | 309 137 | 53,84 |
Suites
Tout au long de la campagne, et dès l'annonce des résultats, les opposants dénoncent une fraude généralisée[8]. Les manifestations gagnent en intensité à l'annonce des résultats, de même que la répression de la part des forces de l'ordre, qui font usage de bombes lacrymogènes, de balles à blancs, et même de balles réelles. Plusieurs des candidats ayant rejetés les résultats sont arrêtés ou blessés par la police - dont Saïd Larifou, blessé au pied par balle[9]. Les journaux critiquant le gouvernement dont notamment La Gazette des Comores, Al-Fajr et Masiwa Komor voient leurs tirages confisqués avant leur mise en vente, leurs journalistes arrêtés et leurs presses investit par la police. La presse privé répond le en déclarant un boycott pour deux semaines des conférences de presse du gouvernement[10].
Le , Soilihi Mohamed est arrêté après avoir pris la tête d'un Conseil national de transition[11]. Les violences font trois morts[12]. Le , celui-ci est libéré après avoir renoncé à diriger le CNT et avoir reconnu la réélection du président sortant[13].
Notes et références
- « Elections aux Comores : Azali Assoumani est élu dès le premier tour avec 60,7% - Mayotte la 1ère », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
- Comores: clôture du dépôt de candidature pour la présidentielle
- Présidentielle aux Comores: la Cour suprême annonce la liste des candidats
- Présidentielle aux Comores : 13 candidats retenus, les principaux opposants exclus
- Présidentielles aux Comores : montée d’un parti d’opposition face à la mouvance présidentielle
- Résultats compilés
- CENI
- Le Point, magazine, « Aux Comores, le pouvoir disperse des manifestants qui hurlent à la fraude électorale », sur Le Point (consulté le )
- « Elections aux Comores : Plusieurs candidats ont été blessés - Mayotte la 1ère », sur Mayotte la 1ère (consulté le ).
- (en) « Comoros authorities begin crackdown on media - Blitz », sur Blitz, WeeklyBlitz, (consulté le ).
- « Comores: des tirs à Moroni après l'arrestation d'un opposant au régime Azali », sur TV5MONDE (consulté le )
- « [Comores] Une situation chaotique aux Comores - Mayotte la 1ère », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
- « Comores: un chef de l'opposition remis en liberté - Outre-mer la 1ère », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )