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Église Notre-Dame de Lancharre

L'église Notre-Dame de Lancharre est une église priorale de l'époque romane située sur le territoire de la commune de Chapaize dans le département français de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.

Église Notre-Dame
de Lancharre
Notre-Dame de Lancharre et son clocher « décentré ».
Notre-Dame de Lancharre et son clocher « décentré ».
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Paroisse Saint-Augustin en Nord-Clunisois (Ameugny)
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant Art roman
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1930)
Site web www.belleseglises.com/fr/eglises/eglise-notre-dame-lancharre-chapaize
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement SaĂ´ne-et-Loire
Ville Chapaize
CoordonnĂ©es 46° 33′ 51″ nord, 4° 45′ 21″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Église Notre-Damede Lancharre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Damede Lancharre

Localisation

L'église est située au hameau de Lancharre, à 2 kilomètres au nord-est du bourg de Chapaize.

Historique

L'église date du XIIe siècle[1]. Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Elle faisait partie d'une abbaye fondée au XIe siècle par les seigneurs de Brancion pour les jeunes filles et les dames de la noblesse dites « Les Dames de Lancharre », qui vivaient sans doute chacune dans une maison. Ces dames chanoinesses devinrent par la suite bénédictines[2].

De Lancharre dépendait le prieuré du Puley[3], dont la prieure venait deux fois par an assister l'archiprieure. En 1615, ce prieuré perdit toute autonomie (ordonnance de l'évêque de Chalon Cyrus de Tyard).

Peu après, en 1626, Marie du Blé, devenue abbesse, emmena ses moniales de Lancharre à Chalon, le commandeur du Temple mettant une maison à leur disposition. L’édifice ne conserve dès lors plus que sa vocation d’église paroissiale ; surdimensionnée, elle n'est qu’insuffisamment entretenue après le départ des religieuses.

À partir du règne de Louis XIV, Lancharre porte le titre d'abbaye royale et est placée sous la protection directe du monarque.

De 1611 à 1789, neuf abbesses se succèdent à la tête du monastère, la dernière étant promue par le roi Louis XVI le .

Quelques mois plus tard, le , jour de la signature du décret de l'Assemblée nationale obligeant tous les monastères à faire une déclaration de leurs biens[4], les religieuses, au nombre de vingt-six, sont rendues au siècle.

En 1791, la vente de tous les biens de l’abbaye marque la fin définitive des Dames de Lancharre, aussi bien à Chalon qu'à Lancharre même et dans toutes leurs autres possessions (qui s'étendaient encore en 1786 sur plus de vingt paroisses).

Architecture

L'église priorale, partiellement ruinée, a perdu sa nef (démolie vers 1850).

Elle conserve cependant un beau chevet roman constitué d'une abside et de deux absidioles semi-circulaires ornées de petites arcatures et de pilastres plats. Chacune de ces absides et absidioles est percée de trois fenêtres et est recouverte de lauzes.

Elle conserve également un beau clocher, accolé à la croisée du transept mais « décentré », indice d’une première construction datée du XIIe siècle ; s'y trouvent accolées sur le devant une abside devenue absidiole et, à droite, une moitié de transept. Ce clocher est percé au dernier étage de paires de baies géminées ogivales.

Elle présente en façade trois grandes baies ogivales murées correspondant aux connexions de la nef et des collatéraux à la croisée et aux croisillons du transept.

Henri Batault, auteur de l'unique monographie écrite à ce jour sur Lancharre, a observé que « les voûtes de la nef centrale et du collatéral sud ont leur axe perpendiculaire à la longueur de l’église, au lieu d’être parallèle », disposition qui se rencontre également dans l’église abbatiale de Tournus.

Éléments remarquables

L'église abrite des pierres tombales des prieures et des bienfaiteurs du monastère dont cinq ont été classées aux Monuments Historiques en 1899. À l'origine elles pavaient le sol de l'église ; elles sont désormais fixées au mur[2]. Leurs inscriptions évoquent la lignée des onze prieures qui, de 1245 à 1626, dirigèrent cette maison, ainsi que des prieures du Puley. Parmi ces tombes figurent :

  • la dalle funĂ©raire de Pierreau (ou Parelle, ou Parellus) de Saint-ClĂ©ment, mort en 1290[5] ;
  • la dalle funĂ©raire d'Isabeau de Vaulvry (ou Isabelle de Vauvry), morte en 1286[6], Ă©pouse de Geoffroy de Germolles ;
  • la dalle funĂ©raire de Geoffroy de Germolles, mort en 1297[7] dont on pense qu'il Ă©tait le frère de Marguerite de Germolles ;
  • la dalle funĂ©raire de Marguerite de Germolles, morte en 1302[8], dite "Tombe de la Grande Abbesse" ;
  • la dalle funĂ©raire de Fauquette de Nanton, morte en 1326[9].

Restauration

Diverses campagnes de restauration ont permis de sauvegarder Notre-Dame de Lancharre.

  • 1930 : classement de l’église en tant que monument historique.
  • 1969 : sous l'impulsion du colonel Ernest de La Chapelle, crĂ©ation d'une association ayant pour objet la collecte des fonds nĂ©cessaires Ă  la restauration des deux Ă©glises construites sur le territoire de la commune de Chapaize (Ă©glise Saint-Martin de Chapaize et Ă©glise Notre-Dame de Lancharre) : l'Association des amis des Ă©glises de Chapaize[10].
  • vers 1980 : travaux de consolidation effectuĂ©s sur les contreforts de la façade.
  • 1998 : Ă©tude prĂ©alable de sauvegarde et de restauration rĂ©alisĂ©e par l'architecte FrĂ©dĂ©ric Didier.
  • 2004 : premiers travaux sur les toitures et les murs du clocher, de la sacristie nord. RĂ©fection du mur nord du XIe siècle, ruinĂ©.
  • 2008-2009 : mise hors d'eau partielle de l'Ă©difice par la rĂ©fection des toitures de la nef et drainage Ă©galement assurĂ© pour l'assainissement nĂ©cessaire, dans la perspective de la phase de rĂ©novation intĂ©rieure.
  • 2011 : pose des vitraux de la chapelle nord, rĂ©alisĂ©s par le maĂ®tre verrier Jean-Marie GĂ©ron (vitrailliste belge nĂ© en 1937 et auteur d’une thèse, soutenue Ă  l'universitĂ© de La Sorbonne, sur le vitrail contemporain).
  • 2012 : pose des vitraux de la chapelle sud, puis du chĹ“ur, Ă©galement rĂ©alisĂ©s par Jean-Marie GĂ©ron.
  • 2017 : restauration intĂ©rieure de l’église, au cours de laquelle les parties hautes reçoivent les trois vitraux manquants.
  • 2018 : travaux pour la rĂ©novation intĂ©rieure de l’église (durĂ©e quatre mois, coĂ»t : 400 000 €).
  • 2018 (1er septembre) : inauguration après achèvement des travaux de rĂ©novation intĂ©rieure.

Bibliographie

  • Henri Batault, « Notice historique sur l'abbaye des bĂ©nĂ©dictines de Lancharre et le prieurĂ© du Puley », in MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d Histoire et d'ArchĂ©ologie de Chalon-sur-SaĂ´ne, t. III, 1850.
  • Jean Pirou, « Lancharre, », revue Images de SaĂ´ne-et-Loire, n° 196, , pages 4 Ă  6.

Liens internes

Voir aussi

Références

  1. « Eglise de Lancharre », notice no PA00113187, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Eglise de Lancharre sur www.pastourisme71.com consulté le 01/01/2015
  3. Source : Le sauvetage d'un monument en ruines : le prieuré du Puley, article paru à l'initiative de l'association REMPART, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 11 (octobre 1970), pp. 15-17.
  4. Décret du 13 novembre 1789 relatif aux biens ecclésiastiques.
  5. Notice no PM71000920, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. Notice no PM71000229, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. Notice no PM71000921, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. Notice no PM71000922, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Notice no PM71000923, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. Déclarée en préfecture le 19 février 1969 et modifiée le 16 juin 2008.
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