École des jeunes de langues
L’École des jeunes de langues a été créée en 1669 à l’initiative de Colbert pour former les futurs interprètes (on disait alors drogman, de l’arabe tourdjoumân : traducteur, interprète, truchement, comme le Covielle du Bourgeois Gentilhomme) en langues du Levant : turc, arabe, persan, arménien, etc. Elle a systématisé une activité qu’avait amorcée irrégulièrement le Collège des trois langues créé au XVIe siècle par François Ier (1530) en ouvrant des cours d’arabe à l’initiative de Marie de Médicis, veuve d’Henri IV. L'établissement fut originellement appelé « École des truchements d'Orient », le mot truchement désignant à l'époque la fonction d'interprète (de même origine que drogman, emprunté au turc via l'italien dragomanno). Le mot survit d'ailleurs en français à travers l'expression « par le truchement de... ».
Elle fut annexée en 1700[1] au Collège de Clermont, futur Lycée Louis-le-Grand.
Les élèves, appelés jeune de langues, étaient formés en partie à Constantinople (İstanbul) et à Paris. Ils étaient souvent fils de diplomates ou commerçants français établis dans l’Empire ottoman ou des chrétiens locaux.
En 1873[2], l’École des jeunes de langues a été absorbée par l'École spéciale des Langues orientales (fondée en 1795, aujourd'hui Institut national des langues et civilisations orientales[3]).
Notes et références
- Dupont-Ferrier 1925, p. 354-356
- Dupont-Ferrier 1925, p. 391-398
- Historique sur le site de l’INALCO http://www.inalco.fr/ina_gabarit_rubrique.php3?id_rubrique=7.
Bibliographie
- Gustave Dupont-Ferrier, « Mémoire justificatif sur les jeunes des langues ou “Arméniens” à Louis-le-Grand 1669-1823 », Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Paris, Éditions de Boccard, t. III,‎ , p. 347-448
- Marie de Testa & Antoine Gautier, De l’établissement des Pères capucins à Constantinople à la fondation de l'École des jeunes de langues (1626-1669), in Drogmans et diplomates européens auprès de la Porte ottomane, éditions ISIS, Istanbul, 2003, p. 43-46.